Jean Rasther
Ecrivain

Le Lys Bleu Éditions http://www.lysbleueditions.com
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Prochainement :
la nouvelle pièce
de Jean Rasther
BOUNTY RHAPSODY

Prochainement la nouvelle pièce de Jean Rasther
BOUNTY RHAPSODY
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un très agréable voyage aux pays des mots.
Jean Rasther
L'actrice italienne Giulia Ramires lit un extrait des
Métamorphoses d'un Vampire



A paraitre
Jean Rasther vient de terminer la rédaction de son nouveau roman : La jeune Fille à la Mangue. Il raconte les deux années que le peintre Paul Gauguin a passées à Tahiti entre 1891 et 1892, à l’occasion de son premier séjour polynésien.
Deux années cruciales dans son parcours artistique qui vont révolutionner son langage pictural et l’histoire mondiale de l’Art.
Mais également deux années cruciales dans sa vie d’homme puisqu’il va rencontrer à Tahiti celle qui deviendra son épouse tahitienne, Teha’amana, probablement la seule femme qu’il ait réellement aimée.




Biographie

Jean Rasther a grandi à Bagnères-de-Luchon, dans les Pyrénées, mais c'est à Toulouse qu'il poursuit ses études supérieures avant de s'établir à Bordeaux. Il travaille ensuite de nombreuses années en Nouvelle-Calédonie, puis succombe au charme de la Polynésie, découverte en 1993 à l'occasion du centenaire de la naissance du peintre Jacques Boullaire. Il réside successivement dans l’archipel des Iles-Sous-le-Vent, à Huahine, et à Tahiti.
Jean Rasther s'est illustré dans différents genres littéraires : théâtre, nouvelles, romans, poésie, et récemment contes mythologiques.

Publications
Publications
Moana Reva
(2024)

Deux récits originaux puisant leur inspiration aux sources immémoriales des mythes composent le recueil Moana Reva.
Ils rendent hommage à la culture et à la langue polynésiennes, mais c’est Huahine « L'Ile de la Femme » qui les a inspirés.
Alors que « La Vengeance de Hina » nous ramène aux premiers âges de la création du monde par les Dieux, dans un univers sauvage et d’une singulière beauté, l’héroïne du second récit, la Princesse Ariipaea vahine, incarne symboliquement le point de bascule d’un monde que l’on croyait intangible vers un autre, nouveau, venu d’au-delà des mers.
L’identité d’un peuple, les marqueurs culturels que sont la défense d’une langue, la connaissance de son Histoire, mais aussi celle du cap que l’on souhaite fixer pour son avenir, si Moana Reva questionne sur des sujets qui touchent intimement à l’âme maʻohi, ils n’en sont pas moins universels.


Bien avant l’arrivée des premiers Européens en Polynésie, un tahuà de Raiatea s’apprête à prendre la parole.
Il se nomme Vaita. On respecte son savoir et sa grande sagesse mais sa parole, jugée parfois farfelue, agace.
On l’encercle. On fait silence.
Toute la population s’est réunie ce matin-là sur l’enceinte sacrée du marae Taputapuātea.
La cérémonie rituelle peut commencer.
« Écoutez bien, mes frères, le message que les Dieux m’enjoignent de vous révéler. Des étrangers venus par-delà les mers arriveront bientôt sur notre fenua. Ils seront blancs de peau. Ils seront brûlés par le soleil. Ils seront vêtus de la tête aux pieds.
Te haere mai nei te hōe pahī ama-òre!
Ils auront traversé les océans dans une curieuse embarcation sans balancier. Comment parviendront-ils à naviguer sur une pirogue aussi étrange ? Comment un vaa pourra-t-il affronter la colère des Dieux et leurs caprices imprévisibles s’il lui manque un balancier ? Je n’en sais rien, mes frères, car une coque nue, c’est comme un danseur à qui on aurait tranché un bras ou une jambe ! Comme un navigateur incapable de déchiffrer les étoiles ou la mélodie des courants de l’onde noire. Mais le message que les Dieux m’ont délivré est sans équivoque. La prédiction, sans ambiguïté. Toutes les hautes branches du tamanu planté au cœur du marae ont été sectionnées hier par la tempête.
En cet arbre, les Dieux m’ont parlé. Qu’adviendra-t-il de nous, mes frères? Ces étrangers seront-ils animés de bonnes intentions ou chercheront-ils au contraire à nous faire la guerre et à nous exterminer ?
Nul ne le sait ».
Le tahuà ne put s’exprimer davantage, des ricanements ayant eu raison de son discours, et on se dispersa pour vaquer aux occupations du quotidien.
La pièce de Jean Rasther, BOUNTY RHAPSODIE, imagine un dialogue entre le passé et le présent autour de ce point de bascule civilisationnel des premiers contacts. La Polynésie vient d’être « découverte » par les navigateurs européens lorsque la Bounty du capitaine Bligh jette l’ancre dans la baie de Matavai, à Tahiti, dans le sillage de Samuel Wallis, Louis-Antoine de Bougainville et James Cook.
Dans BOUNTY RHAPSODIE, l’Orateur tahitien permet que s’établisse ce lien entre les temporalités. Il nous questionne sur l’ouverture à l’autre et au monde, sur l’harmonie que l’on espère possible entre les peuples.
Jean Rasther s’inspire des études historiques, des romans et de leurs adaptations cinématographiques du mythe de la Bounty pour nous proposer avec cette pièce une interprétation originale où humour et profondeur se mêlent intimement.
La remarquable traduction en reo Tahiti de Jacky Bryant - qui est probablement l’un des meilleurs linguistes polynésiens, permet en outre d’offrir à la version française originelle un éclairage qui l’enrichit car parfaitement spéculaire et singulier. L’œuvre en ces deux langues devenues sœurs fonderait presque un questionnement politique : quelle Polynésie désirons-nous pour demain? Une communion entre les peuples et leurs cultures ou un repliement identitaire trop radical qui, excluant, se condamnerait à terme à la stérilité?
L’intelligence de l’esprit ne vaut que si elle se met au service de la fraternité, comprise comme tolérance et amour...
Présentation du traducteur en reo Tahiti de la pièce Bounty Rhapsodie :
Instituteur de formation, directeur d’école pendant 24 ans à Bora Bora, puis sur Tahiti, Jacky Bryant s’engage dès l’âge de 18 ans dans la vie associative, plus particulièrement pour la protection de l’environnement. Membre fondateur du parti politique écologiste, Heiura les verts en 1997, il a été Représentant à l’Assemblée de Polynésie de 2005 à 2007, puis ministre de l’environnement et de l’énergie de 2011 à 2013.
Élu au conseil municipal de la commune de Arue à Tahiti, adjoint en charge de l’environnement et de la culture, il travaille en partenariat avec les communes de Papeete et Pirae, dans le cadre de la Communauté des Communes, Te Poriōnuu. Parallèlement, Jacky Bryant œuvre auprès d’associations culturelles dans le cadre des festivités de danses traditionnelles au Heiva i Tahiti. Auteur depuis 2009 des thèmes de spectacle, il contribue à l’écriture des chants et des ôrero (art oratoire), et il été primé à de nombreuses reprises.

Le Lys Bleu Éditions http://www.lysbleueditions.com
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En 1891 Paul Gauguin effectue un voyage initiatique à Tahiti où se mêlent recherches artistiques, dialogues amoureux et déchirements intérieurs. Le peintre tourne résolument le dos à l’Europe, devinant que la Polynésie redonnera sens à sa vie et renouvèlera les sources taries de son inspiration. Il s’agit d’une quête humaine et esthétique, de la rencontre avec une identité polynésienne qui enchante, invite à ressentir par l’esprit et par chacun de nos sens : lumière, langue, et culture, l’aube annoncée d’une autre modernité que Baudelaire définit comme la moitié de l’art, l’autre étant éternelle et immuable. Ce récit bouleversant raconte la genèse d’un génie pictural dont l’œuvre océanienne a révolutionné l’histoire mondiale de l’art.
Gauguin, ‘Ōviri, le Sauvage.
Extrait
Pour se donner du courage, ceux qui ramaient se racontaient des histoires auxquelles se mêlaient des chants, pendant que les barreurs se repéraient grâce au découpage de la côte et au relief de l’île, à la course pâlissante de la lune dans le ciel car le jour commençait seulement à poindre. Mais les pilotes les plus fiables restaient à leurs yeux les otaha, les grandes frégates, nombreuses en Polynésie. Elles se regroupaient en bandes opportunistes pour fondre en piqué dans les eaux pourpres et rugissantes, s’emparaient de myriades de poissons repoussés vers la surface par des bancs dispersés de thons et de bonites, puis elles tourbillonnaient un instant au-dessus des écumes, en lourds battements d’ailes, avant de rejoindre à nouveau le carnage.
Les plus jeunes pêcheurs de Mataiea, parce qu’ils appréciaient son tempérament frondeur, et peut-être aussi pour se moquer tendrement de lui, avaient insisté auprès du tahu’a pour que le peintre se livrât le premier, à l’avant du vaa, au maniement de la perche. A défaut de pouvoir tirer gloire d’une belle prise, ce serait l’occasion d’éprouver la solidité du matériel. Il s’exécuta de bonne grâce, flatté, au fond, qu’ils l’eussent tous plébiscité, en dépit de l’âge et de l’expérience de tous les autres. Il écouta avec gravité les conseils qu’on lui prodiguait, appliqué comme un écolier soucieux de bien faire.
Le vent s’était levé avec le surgissement de l’aube. Par brusques à coups, la mer tapait sa houle sournoise contre la coque de la pirogue, menaçant après chaque nouvel assaut de fragiliser la stabilité des hommes demeurés en alerte. Sur les quatre lignes initialement armées, une seule fut utilisée. On aida le peintre à fixer le plus gros hameçon de nacre baptisé Maui. Mus par une frénésie vorace, les thons se jetaient indifféremment sur les oumas vivants et les leurres artificiels, et la mer se teintait maintenant autour d’eux d’une épaisse mousse rosâtre. Un thon énorme, magnifique, fut très rapidement appâté, et sa soudaine prise fut saluée à bord par des hourras enthousiastes. Pour échapper à la prédation humaine, il tentait farouchement de s’extraire du sillage de la pirogue par de fulgurantes accélérations, bondissait un instant à la surface de l’eau avant de rouler sur lui-même et de replonger aussitôt, en vain. Alors, dans l’éclaboussure carnée du soleil, on distinguait en notes fugaces sa masse prodigieuse, les flammes vertes et bleues de l’acier de la peau et des bandes argentées sur le flanc et le ventre.
Extrait
Cette vision, comme saillie d’un rêve, l’avait profondément marqué. Elle le hantait littéralement et provoquait chez lui un impérieux désir de peindre. S’il imaginait souvent la possession des jeunes modèles, filles et garçons, qu’il reproduisait d’habitude, la tension ressentie n’était pas pour autant à proprement parler sexuelle. Non pas exactement érotique, mais bouillonnante. Confuse. Créatrice. Son âme s’employait voracement à capturer les visages, les corps, vêtements, éléments du décor et accessoires, dans la nasse des lumières, des parfums et de la matière. Des couleurs et des odeurs. Ses yeux devenaient des buvards de vie. Revigoré par cette énergie vitale des chairs offertes, nourri d’elles, pénétré par un rapport inversé de la combustion mystérieuse des sexes, allait pouvoir sourdre l’impulsion intime qui permettrait de transmuer par la peinture l'immanence en absolu. Pourtant quelque chose avait changé le matin où il avait voulu incarner par l’art le souvenir frémissant de sa vision. Pour la première fois dans sa vie d’artiste, peindre le faisait bander. Pour chaque coup de pinceau déposé sur la toile, pour chaque zébrure de la brosse qui la giflait, l’assemblement des masses et des formes, de moins en moins référentielles, de plus en plus abstraites, augmentaient la vigueur bachique de son érection en aplats colorés. Il assistait à la naissance allégorique de deux mondes se télescopant en miroir dans l’espace et dans le temps. Celui des vivants et celui des morts. Celui des émotions et celui des sensations. L’ici et l’ailleurs. L’intangible et l’éternel recommencement. Les peintures de Titien, Goya, Manet, il les devinait subitement souillées, transgressées, reléguées dans les catacombes d’une esthétique archaïque. Il s’observait inventant autre chose. Il écoutait sa peinture exprimant une langue nouvelle qu’il ne comprenait pas encore et qui l’épouvantait, autant qu’avait pu l’être sa vahiné saisie par le sabbat démoniaque des revenants.Add paragraph text.
Extrait
La nature semble pétrifiée dans la chaleur intense du matin. L’air vibre des beautés écloses du jour. Bientôt un maaramu frais et puissant se glissera entre les cuisses des vallées, emportant dans son sillage les arômes puissants de la terre. Le peintre, assis sur un rocher surplombant une vasque d’eau douce dans laquelle caracolent les saignées du courant jaillies d’un petit barrage de pierres observe des enfants s’éclaboussant d’éclats d’écume et de rire. Le jeu des lumières, crues, surgissant de partout, du ciel, de la végétation acide et voluptueuse, du miroitement paresseux des eaux de la rivière, de l’ambre lustrée des carnations humaines, l’enivre délicieusement. Deux jeunes filles, nues jusqu’à la taille, les seins affranchis d’obtuses pudeurs, indifférentes au trouble dont son âme est remuée, enduisent leur chevelure épandue d’huile parfumée. Elles lui semblent des chairs mystiques surgies de quelque bas-relief antique. En apercevant le voyageur, elles lui adressent un amical Ia ora na ! Haere mai tama’a ! Bonjour ! Viens manger avec nous ! Le peintre est ébloui, aveuglé par la beauté surnaturelle du paysage et de ces femmes.
Du bleu.
Du jaune.
Du rouge.
Il n’hésitera plus à faire couler dans sa peinture tout cet or et cette réjouissance du soleil.
La vie.
Il s’affranchira radicalement de cette timidité d’expression des races abâtardies.
Il outrera sans tempérance les couleurs, comme le lui a conseillé Vincent Van Gogh.
Critiques des lecteurs
Merci infiniment à Sylvia Galera pour ce retour de lecture sur mon roman ´ŌVIRI
Ōviri est le récit du premier séjour de Paul Gauguin à Tahiti.
À travers ce voyage, où se croisent recherche artistique, relation amoureuse et conflits intérieurs, Jean Rasther nous livre un portrait intime du peintre en quête de sens et d’authenticité. Ce roman nous invite à accompagner son personnage dans une découverte totalement immersive de la culture et de la langue polynésiennes et nous plonge dans une époque, celle de la fin du XIXe siècle, marquée par les conventions d’une société bourgeoise et les tensions artistiques. ´Ōviri est un roman extrêmement bien documenté : les références littéraires et picturales sont nombreuses et le récit se nourrit de la correspondance-même du peintre. L’écriture est très élégante : les descriptions de la nature tahitienne sont sensuelles, la quête de la couleur pure entreprise par Gauguin est présente à travers les mots, les expressions, les images employés et la musique de la langue tahitienne s’entend dans chaque page du roman.
« J’ai dévoré d’une traite votre roman ‘Ōviri, et pourtant j’étais à la plage, sujette à de nombreuses distractions! D’abord c’est remarquablement écrit, à la différence de la plupart des romans actuellement à la mode (cet avis n’engage que moi). Ensuite l’histoire de ce séjour qu’effectue Paul Gauguin à Tahiti en 1891 nous offre un voyage bien dépaysant dans l’espace et dans le temps, presque en trois dimensions car vous avez le don de nous donner à voir, à entendre, à sentir tout ce que vous évoquez. Votre plume est musicale et cinématographique, c’est incroyable ! Enfin j’ai ADORÉ le portrait que vous nous proposez du peintre : un personnage riche, complexe, magnifique et pathétique, un géant, un génie, un petit homme pétri de contradictions mais toujours animé par un élan vital de création. Et d’ailleurs on vit à ses côtés cette renaissance à une nouvelle forme d’expression artistique. Franchement, ´Ōviri est un roman magnifique. Bravo. Et merci. »
PALAZZO AMADIO

Il a tout quitté. Boston, son passé, ses secrets. Exilé à Venise, ce romancier américain pensait fuir mais le destin l'attendait. Un matin, un chien jaune, tout droit sorti d'un tableau de Gauguin, l'entraîne vers un palais oublié, dissimulé au fond d'une ruelle de la Giudecca : le Palazzo Amadio. Abandonné. Hanté par un mystère ancien. Une femme l'y attend. Avec elle, l'ombre de la déesse Sothis et une vérité capable d'ébranler sa réalité. Un voyage vertigineux aux frontières de l'illusion. Une quête hypnotique où l'art et le destin s'entrelacent.
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FEMME (S)

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Neuf histoires, neuf destins, et autant de raisons d'être touché par ces récits intenses et bouleversants. Tantôt tendres, tantôt cruels, ils nous entraînent au plus près de femmes qui pourraient être nos mères, nos soeurs, nos amies ou nos amantes. Chaque nouvelle est une plongée au coeur du féminin, un face-à-face avec des émotions à vif, entre espoir et désillusion, passion et rédemption. Femme(S) se dévore, non seulement parce qu'il captive, mais aussi parce qu'il résonne en nous. Il est cette parenthèse précieuse qui invite à rêver, à ressentir, et rappelle que seul le pardon libère vraiment.
LES MÉTAMORPHOSES
D'UN VAMPIRE

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"Les Métamorphoses d'un Vampire" est enfin réédité ! Cette nouvelle publication bénéfice d’une couverture bien différente de la précédente mais elle traduit parfaitement l’ambiance diabolique du roman. Tous les événements relatés sont authentiques. Ils ont pour cadre Bordeaux et la presqu’île du Cap Ferret. Dans l’ombre de la relation amoureuse unissant Sarah et Lou, se trame en réalité une effrayante machination. Un scénario digne des meilleurs films d’Hitchcock. Un récit haletant.
"Bounty Rhapsodie" offre une réinterprétation théâtrale et captivante du mythe de l’île paradisiaque, où humour et profondeur se mêlent habilement. Cet ouvrage interroge le destin de Tahiti à travers une lentille moderne et fascinante, mettant en scène le capitaine Bligh, son second Fletcher Christian et son épouse indigène Maimiti dans une aventure inoubliable qui retrace la plus célèbre mutinerie de l’histoire maritime.

Deux récits originaux puisant leur inspiration aux sources immémoriales des mythes composent le recueil Moana Reva.
Ils rendent hommage à la culture et à la langue polynésiennes, mais c’est Huahine « L'Ile de la Femme » qui les a inspirés.
Alors que « La Vengeance de Hina » nous ramène aux premiers âges de la création du monde par les Dieux, dans un univers sauvage et d’une singulière beauté, l’héroïne du second récit, la Princesse Ariipaea vahine, incarne symboliquement le point de bascule d’un monde que l’on croyait intangible vers un autre, nouveau, venu d’au-delà des mers.
L’identité d’un peuple, les marqueurs culturels que sont la défense d’une langue, la connaissance de son Histoire, mais aussi celle du cap que l’on souhaite fixer pour son avenir, si Moana Reva questionne sur des sujets qui touchent intimement à l’âme Māʻohi, ils n’en sont pas moins universels.

Mahana no Atua Paul Gauguin(1894)
Musée d’art de Chicago.

Jacques Boullaire (1893 -1976)
Extrait
Jamais Ari'ipaea vahine n'aurait pu imaginer que voyager comme Esprit, sous la protection d'un guide aussi singulier, pût offrir autant d'agréments.
Elle découvrait pour la première fois les côtes serpentines de son île, les écharpes célestes et paresseuses du lagon, les dunes ondulantes du Grand Océan, avec le regard émerveillé d'une enfant.
Tereroa survola bientôt une étroite vallée dont elle ignorait l'existence, non loin de la Baie Fa'atemu, à Ra'iātea.
Il fallut se glisser entre les branches bavardes de flamboyants séculaires, plantés de part et d'autre des versants abrupts de la montagne, puis remonter le long de ce goulot végétal qui filtrait presque totalement la lumière.
Tereroa ne lui avait pas menti.
Les eaux vertes d'une cascade jaillissaient des yeux d'un tiki taillé dans la chair brune de la montagne.
Deux flux discontinus de larmes se mélangeaient cent mètres plus bas, en une tresse compacte et argentée.
Elle disparaissait dans une vasque peu profonde, puisque Ari'ipaea vahine en distinguait le fond.
Ses contours dessinaient les courbes harmonieuses d'un bénitier.
Alentour, se développaient une végétation exubérante, un enchevêtrement confus de fougères anuhe, plus hautes que des hommes, dont les limbes, piquées de segments bleus, s'enroulaient comme des crosses d'évêques ; des bananiers, expiant d'antiques péchés sous le faix de régimes aux teintes émeraude et citrine ; des roses de porcelaine, hallebardes lumineuses poussées par on ne savait quel miracle dans les graviers noirs ceinturant le point d'eau.
Tereroa cueillit une feuille de bananier, la tailla délicatement pour lui donner la forme d'une pirogue. Quand il eut de l'eau jusqu'à la taille, il tourna le dos à la cascade, déposa le frêle esquif sur la surface bouillonnante de l'onde et, la main soutenant par en-dessous la feuille, lorsqu'il se fut assuré de sa stabilité, il y installa Ari'ipaea vahine.
La jeune fille fut touchée par la sollicitude presque paternelle de son compagnon, mais son tempérament indépendant et rétif s'agaçait vite de prévenances qu'elle considérait souvent comme un frein à sa liberté.

Escales en Polynésie
Titouan Lamazou
Editions Au vent des Iles (2021)
Critiques des lecteurs
"Je suis Polynésienne et je dois admettre que ces deux récits sont un vibrant hommage à mon fenua, à ma culture, et à mon peuple. Vous vous inspirez de nos mythes et de nos légendes pour nous proposer deux récits originaux et modernes mais en même temps ils s’inscrivent dans le respect scrupuleux de nos traditions. Comment rester insensible au charme des deux héroïnes ? À ces paysages polynésiens que vous décrivez si bien ?
Que vous sublimez ? Je retrouve parfois de vagues parfums du Mariage de Loti, la sensibilité et la violence parfois sont les mêmes, et vous écrivez largement aussi bien !
Merci pour ce merveilleux cadeau que vous faites à Huahine et à la Polynésie tout entière ! "
"Evasion garantie ! "
"Je connais un peu la Polynésie par les films ou les reportages à la télévision mais je n'avais jamais rien lu sur ce pays et sur cette culture. C'est une première et une vraie découverte ! L'évasion est garantie ! La description des paysages est sublime, les personnages (deux femmes, Ariipaea et Hina) sont attachants, l'auteur jongle habilement avec la langue française et la langue polynésienne, et on se laisse séduire par son style, par l'histoire. On ressort de là avec la tête pleine d'émotions et avec une terrible envie de partir à la découverte de Huahine, l'île à laquelle Jean Rasther rend hommage. Moana Reva est assurément une oeuvre de très grande qualité."
"Au début, j’ai feuilleté en diagonale Moana Reva et tout de suite, je me suis dit :
« Encore un pōpa’a qui croit qu’en mettant des noms tahitiens partout, il va nous attendrir ! »
Puis, en relisant attentivement, je me suis ravisée…
J’y ai vu vos recherches et votre passion sincère pour notre langue, notre culture, le ‘aramihi en est un exemple…
Peu de personnes connaissent ce crabe.
Mais vous vous y êtes intéressé !
Et ces petits clins d’œil, humbles détails qui semblent insignifiants pour beaucoup, me touchent parce qu’ils me montrent que vous vous inspirez de notre environnement pour agrémenter votre fiction mythologique.
Les poètes fabriquent les mythes.
Vous êtes un poète pour moi. Votre oeuvre peut-être utilisée pour désigner cette invention. En retour, les mythes font et façonnent les âmes des enfants, donc des Hommes qu’ils deviendront. Et vous leur avez fait honneur dans votre oeuvre.
En la lisant, je trouve une richesse poétique et certains passages m’ont fait éprouver une vive sensation…"
"Je ne pourrais parler dans cet espace, même brièvement, de tous les livres que je reçois. Ils sont nombreux et je suis honoré de cette marque d’estime. Néanmoins, que l'on me permette d'en évoquer quelques-uns. Aujourd'hui, "Moana Reva" (Le Lys Bleu) de mon ami du bout du monde Jean Rasther. Résident de l'île de Huahine - Polynésie française, près de Tahiti - où il enseigna quelques années, l'auteur, imprégné de l'esprit des "Immémoriaux" chers au grand Victor Segalen, s'est coulé avec grâce dans ces mythes millénaires qui font de ces atolls bien plus que de simples gemmes enchâssées dans une imperturbable mer émeraude. Dans ce style poétique qui lui est cher, soucieux du mot juste ou rare, mais sans excès, empruntant aussi au lexique tahitien, il nous invite, en amoureux fervent de ces latitudes, à remonter vers l’aube du monde ou à découvrir Ari’ipaea vahine, reine de Huahine, à la beauté légendaire. Piquer une tête dans ces lagons littéraires, c’est s’accorder un bain lustral aux effets durables."
Patrick Tudoret


L'île de Huahine
Titus
(2023)
Titus
(2023)

Titus est le personnage principal de ce récit dont l’intrigue se déroule à Tahiti, l’île où Jean Rasther réside désormais.
Et Titus est un chat.
Il incarne une histoire tout à la fois émouvante et drôle, puissante et poétique. Nous y retrouvons l’écriture élégante et virtuose qui a fait le succès des précédentes publications de l’auteur, mais aussi les thématiques familières à son univers : l’amour, la femme, la mutabilité dont souffrent les êtres et les choses, la mort.
Découvrir l’histoire du chat Titus c’est, par un jeu subtil de réflexions, se questionner nécessairement sur la nôtre, dans la pleine lumière du soleil noir de nos mélancolies.
Extrait
Titus est le personnage principal de ce récit dont l’intrigue se déroule à Tahiti, l’île où Jean Rasther réside désormais.
Et Titus est un chat.
Il incarne une histoire tout à la fois émouvante et drôle, puissante et poétique. Nous y retrouvons l’écriture élégante et virtuose qui a fait le succès des précédentes publications de l’auteur, mais aussi les thématiques familières à son univers : l’amour, la femme, la mutabilité dont souffrent les êtres et les choses, la mort.
Découvrir l’histoire du chat Titus c’est, par un jeu subtil de réflexions, se questionner nécessairement sur la nôtre, dans la pleine lumière du soleil noir de nos mélancolies.


Le chat de la veille était réapparu.
Elle supposait qu’il avait dormi sur le paréo du canapé de la terrasse, plus chiffonné, plus barbouillé que d’ordinaire. Contre toute attente, moins capon, il s’était laissé caresser un bref instant, puis elle lui avait promis un petit bol de crème qui avait su émoustiller sa gourmande curiosité.
Elle imaginait qu’il était le lointain descendant d’un patte-pelu de gouttières grandi dans quelque faubourg de Londres, que le capitaine Cook avait offert en 1769 à un ar’ii-maro’ura, un roi des temps anciens.
Toute la journée, son imagination l’avait torturée ; elle refusait de se laisser bercer pas de douces, par de trompeuses illusions.
Le soir même, il serait très certainement reparti comme il était venu.
Ces chats à moitié errants, malmenés par l’égoïsme des Hommes, apprenaient à se débrouiller seuls, et ils survivaient grâce à leur roublardise.
Bénéficiaires, dans le meilleur des cas, de hasardeuses rencontres.
À dix-huit heures, alors qu’elle rentrait du travail, elle le découvrit sagement allongé sur le béton du carport, en face du portail.
La tête redressée, ses deux petites pattes blanches parfaitement alignées, il affichait le solennel recueillement de l’écolier qui guette le retour en classe de sa maîtresse d’école.
Sa joie avait été si profonde qu’elle en avait pleuré.
Ce petit chat que la voiture n’effrayait pas et qui bondissait à sa rencontre lui faisait clairement comprendre que c’était lui qui avait choisi sa nouvelle maison, et elle pour compagne.
Elle allait nouer avec lui un fragile lien de confiance.
L'offrande à ses longues moustaches d'un morceau de bonite permettrait de sacraliser l'alliance de cette entente cordiale.
D'abord circonspect, les caresses et les plaisirs de la table avaient eu promptement raison des ultimes frissons de méfiance.
Il s’approchait à pas feutrés de la gamelle, reniflait le ma'a, et avec une componction de séminariste, savourait sa pitance en ronronnant.
Il avait des yeux magnifiques.
Des yeux couleur d'orange.
Intenses
profonds
reconnaissants et facétieux
Infiniment.
Pas des yeux de chat, tels que les sots les décrivent, prétendument emplis de sournoiserie, cruels, et presque vipérins.
Non.
Deux petites billes d'ambre et d'amour.
Incandescentes.
Critiques des lecteurs
"Un récit bouleversant"
"J’ai tellement apprécié cette histoire de chat que je vais la faire lire à mes enfants ! Elle est belle, simple, amusante et triste à la fois et elle permet de s’évader à Tahiti ! Je crois qu’elle peut plaire à tout le monde, à tous les âges. À conseiller sans réserve ! "
"Un bijou, ce conte philosophique.
Extraordinaire !…"
"Titus est une ode à l'amour et à l'amitié. Avec une écriture vraiment très agréable à lire. Et que le vocabulaire est beau et fin ! "
"L'histoire de Titus, le petit chat tahitien, est merveilleuse de sensibilité. Une histoire bouleversante qui joue avec les codes narratifs : est-ce un conte ou bien une nouvelle ?
Un roman ou bien une parabole ? L'auteur mêle deux histoires, celle d'un chat et, en parallèle, celle d'un couple. Il nous propose en somme une double relation amoureuse
tissée entre ses trois personnages. L'intrigue se déploie alors, implacable. Le lecteur est emporté dans le flux simple, sensible et beau des événements. Un livre que je conseille à tous, petits et grands."





L'histoire véridique du petit chat tahitien
a également inspiré
Corinne Tempia, auteure du recueil :
Maeva et le chat Pirate et autres Contes
(Le Lys bleu éditions).
